Chapitre III : J'emménage
Les yeux dans ma chope de bière, je laisse aller mes pensées. Je pense à la décision que je viens de prendre. Je savais qu'un jour ma vie devrait changer, et que cette résolution serait inévitable, cependant je ne m'attendais à ce tournant aussi tôt.
Je suis accoudé à ce bord de zinc, un verre de bière vide devant moi. J'ai rendez-vous avec le directeur de l'établissement d'ici une demie-heure. Je vais lui présenter ma démission.
J'ai occupé le poste de maitre d'hôtel depuis 4 ans, et j'ai commencé tout en bas de l'échelle. La promotion sociale à la force du poignet, mais ce parcours, loin de faire de moi un prolétaire engagé ou penché syndicat, n'a fait que m'apporter une tranquillité spirituelle. Ne pas penser. Jamais. Parce que finalement, le présent n'est ni meilleur que le passé ni pire que ce futur indéterminé.
Je quitte tout. Je change de job. Je ne veux plus rien de ce présent futile. Je veux tout. Pour elle.
Il y a maintenant plusieurs semaines de cela.
Un soir comme les autres, plein mois d'octobre. Les clients font la queue pour avoir une place, ils veulent tous la table située dans le coin du restaurant, face à la grande baie vitrée. Dîner aux chandelles.
Je réponds au téléphone d'une main, vérifie la réservation sur mon livre de l'autre. Ils se ressemblent tous. Je ne distingue plus leur visage. Même les aventures d'un soir ne m'apporte plus le même grisement qu'il y a quelques années. Je regarde le planning de la soirée lorsqu'une voix fraîche et claire me fait lever le nez.
La femme en face de moi me questionne de ses yeux, attendant une réponse de ma part.
J'ai oublié la question, je n'ose pas lui demander de réitérer sa question.
Je l'observe en silence. Une vingtaine d'années, la peau hâlée, et de grands yeux bleus, presque turquoises. Une mêche rebelle balaye son front.
Elle a un regard fier et désabusé. Je me laisse hypnotiser par ses yeux. Cet instant a une impression d'éternité. La muse reprend la parole.
- "Monsieur ?"
Je retrouve le peu de contenance qui me reste pour la placer à la table de prédiction. Cela fait râler les couples enlacés qui piétinnent. Qu'ils râlent ! La muse et ses yeux n'ont pas de catégorie clientèle.
Je retourne à mon poste, du coin de l'oeil, je la vois qui lit le menu.
Je me demande ce qu'elle va commander. Andrea, la barmaid, s'assoit en face de la muse. Et la muse a l'air ravi. La muse est sociable. Andrea m'apparaît sous un autre jour, elle a accès à l'inaccessible. Paradoxe. Je suis perplexe.
Grâce à Andrea et du temps, et mon meilleur tempérament, la muse a pris nom dans mon esprit : Dina.
Dina, la muse, hante mes jours et mes nuits. Femme passionnée, vierge effarouchée, ses lèvres brûlantes, son passé douloureux mais que je partage. Moi, fils orphelin. Elle, fille amnésique. Se suffire à nous mêmes, notre credo.
Nos rendez-vous se passent à merveille, jamais femme ne fut plus intriguante que celle-ci.
Lorsqu'elle m'invite, je me prélasse dans son jacuzzi, sur le sofa, ou je ne peux m'empêcher de m'allonger sur son lit et humer longuement le parfum de ses cheveux sur l'oreiller.
Le nid qu'elle s'est construit me ressemble. Je m'y sens tellement bien. Je voudrais y rester. Vivre chez Dina.
Dina me devance et me demande de vivre avec elle. Je n'hésite pas une seconde.
Cela me récomforte dans le choix de vie que j'ai fait lorsque nous avons commencé à nous fréquenter.
Le lendemain soir de mon emménagement, je me fais couper les cheveux et change mon look. Et je viens de signer mon contrat d'embauche dans la Police. Je me range. Ce n'est pas triste. Elle est tout ce que j'attendais.
Je passe par la bijouterie au retour. J'espère qu'elle ne refusera pas ma demande. Je sais bien que je suis impatient. Mais je deviens frénétique.
Ce soir-là, en rentrant chez Dina, chez moi..., chez nous...je lui prends la main délicatement, je l'embrasse et me mets à ses genoux. Je voudrais lui déclamer poésie et vénération. Je ne suis pas un poète, mais du fond de cet organe qui palpite dans ma poitrine, je lui demande de m'épouser.
Elle sourit, porte les mains à sa bouche, accepte la bague et me saute dans les bras.
Résultat : une nuit torride et une surprise !
Quelques jours après, nous échangeons nos voeux avec nos quelques amis présents.
Dina est merveilleuse, elle est resplendissante, je suis un homme comblé.
Apparemment, je serai aussi un père comblé si j'en crois les propos de Dina.
Nous avons fait encadrer en grand cette photo de notre mariage:
A suivre...
Chapitre IV : Le Muguet dans la Vallée
Je suis accoudé à ce bord de zinc, un verre de bière vide devant moi. J'ai rendez-vous avec le directeur de l'établissement d'ici une demie-heure. Je vais lui présenter ma démission.
J'ai occupé le poste de maitre d'hôtel depuis 4 ans, et j'ai commencé tout en bas de l'échelle. La promotion sociale à la force du poignet, mais ce parcours, loin de faire de moi un prolétaire engagé ou penché syndicat, n'a fait que m'apporter une tranquillité spirituelle. Ne pas penser. Jamais. Parce que finalement, le présent n'est ni meilleur que le passé ni pire que ce futur indéterminé.
Je quitte tout. Je change de job. Je ne veux plus rien de ce présent futile. Je veux tout. Pour elle.
Il y a maintenant plusieurs semaines de cela.
Un soir comme les autres, plein mois d'octobre. Les clients font la queue pour avoir une place, ils veulent tous la table située dans le coin du restaurant, face à la grande baie vitrée. Dîner aux chandelles.
Je réponds au téléphone d'une main, vérifie la réservation sur mon livre de l'autre. Ils se ressemblent tous. Je ne distingue plus leur visage. Même les aventures d'un soir ne m'apporte plus le même grisement qu'il y a quelques années. Je regarde le planning de la soirée lorsqu'une voix fraîche et claire me fait lever le nez.
La femme en face de moi me questionne de ses yeux, attendant une réponse de ma part.
J'ai oublié la question, je n'ose pas lui demander de réitérer sa question.
Je l'observe en silence. Une vingtaine d'années, la peau hâlée, et de grands yeux bleus, presque turquoises. Une mêche rebelle balaye son front.
Elle a un regard fier et désabusé. Je me laisse hypnotiser par ses yeux. Cet instant a une impression d'éternité. La muse reprend la parole.
- "Monsieur ?"
Je retrouve le peu de contenance qui me reste pour la placer à la table de prédiction. Cela fait râler les couples enlacés qui piétinnent. Qu'ils râlent ! La muse et ses yeux n'ont pas de catégorie clientèle.
Je retourne à mon poste, du coin de l'oeil, je la vois qui lit le menu.
Je me demande ce qu'elle va commander. Andrea, la barmaid, s'assoit en face de la muse. Et la muse a l'air ravi. La muse est sociable. Andrea m'apparaît sous un autre jour, elle a accès à l'inaccessible. Paradoxe. Je suis perplexe.
Grâce à Andrea et du temps, et mon meilleur tempérament, la muse a pris nom dans mon esprit : Dina.
Dina, la muse, hante mes jours et mes nuits. Femme passionnée, vierge effarouchée, ses lèvres brûlantes, son passé douloureux mais que je partage. Moi, fils orphelin. Elle, fille amnésique. Se suffire à nous mêmes, notre credo.
Nos rendez-vous se passent à merveille, jamais femme ne fut plus intriguante que celle-ci.
Lorsqu'elle m'invite, je me prélasse dans son jacuzzi, sur le sofa, ou je ne peux m'empêcher de m'allonger sur son lit et humer longuement le parfum de ses cheveux sur l'oreiller.
Le nid qu'elle s'est construit me ressemble. Je m'y sens tellement bien. Je voudrais y rester. Vivre chez Dina.
Dina me devance et me demande de vivre avec elle. Je n'hésite pas une seconde.
Cela me récomforte dans le choix de vie que j'ai fait lorsque nous avons commencé à nous fréquenter.
Le lendemain soir de mon emménagement, je me fais couper les cheveux et change mon look. Et je viens de signer mon contrat d'embauche dans la Police. Je me range. Ce n'est pas triste. Elle est tout ce que j'attendais.
Je passe par la bijouterie au retour. J'espère qu'elle ne refusera pas ma demande. Je sais bien que je suis impatient. Mais je deviens frénétique.
Ce soir-là, en rentrant chez Dina, chez moi..., chez nous...je lui prends la main délicatement, je l'embrasse et me mets à ses genoux. Je voudrais lui déclamer poésie et vénération. Je ne suis pas un poète, mais du fond de cet organe qui palpite dans ma poitrine, je lui demande de m'épouser.
Elle sourit, porte les mains à sa bouche, accepte la bague et me saute dans les bras.
Résultat : une nuit torride et une surprise !
Quelques jours après, nous échangeons nos voeux avec nos quelques amis présents.
Dina est merveilleuse, elle est resplendissante, je suis un homme comblé.
Apparemment, je serai aussi un père comblé si j'en crois les propos de Dina.
Nous avons fait encadrer en grand cette photo de notre mariage:
A suivre...
Chapitre IV : Le Muguet dans la Vallée