Chapitre IV : Le Muguet dans la Vallée
"J'ai mal au coeur...mmm...ouh je sens que ca remonte".
"Chérie ?"
"Ok, faut que j'y aille... oh mon dieu !!" et je me précipite comme une folle vers les toilettes.
C'est pas possible, c'est pas les tortellinis qui me font cet effet-là.
"Dina, ca va ?" me demande Orlando d'une voix inquiète.
"Euh.. ben, pas tant que ca. Mais j'ai ma petite idée, je ferais un test demain."
Le visage d'Orlando s'illumine d'un sourire radieux. Ca devrait me faire plaisir mais là, il fait sa tête d'abruti.
Il est en mode "bébé-obsession" en ce moment. Il sera un super papa-poule. Pas de doute.
Le lendemain matin, je trépigne devant mon test-pipi en faisant les cent pas dans la salle de bains, et Orlando qui sifflote d'un air joyeux sous la douche. Je serai bien capable de tirer la chasse d'eau juste pour l'embêter.
"Orlando, ne siffle pas la charge des valkyries s'il-te-plaît. Ce n'est pas adapté."
"Désolé ma Dina-adorée, mais je suis fier de mes p'tits soldats. T'as pas besoin de faire un test."
Ses p'tits soldats ? Non mais, hé ho ! Et un coup de chasse d'eau ! Bien fait pour monsieur !
"Aaaaarrrrrrrgh ! Dina ! T'abuses ! "
Il me prend le test de sous les yeux. Et avec son air victorieux, il brandit le test : "héhé".
Il caresse mon ventre et prend un air gaga : "bonjour petit poussin, ton papa est là".
Je regarde Orlando d'un air consterné. Orlando lève la tête vers moi :"Pfff, t'as aucun sens de l'humour. Bon, dépêchons-nous ou on va encore être en retard."
Les jours et les semaines passent, Orlando de plus en plus ravi devant mon ventre qui s'arrondit.
Je m'avoue aussi très joyeuse de ce futur évènement, mais les vêtements vendus pour femme-enceinte sont vraiment ultra affreux ! Je me demande qui les as faits mais franchement, on devrait les mettre à la retraite !
Je me sens épanouie et heureuse. Je passe mon temps à chanter dans la maison, lire des livres, j'ai même commencé à agencer le jardin.
Et loin de me délaisser, Orlando passe son temps à me câliner, voire plus. Ma future maternité fait exploser mes taux d'hormones. Je donne plus dans la lionne sauvage que dans la digne Duchesse des Aristochats.
Je savoure mes nuits tranquilles tant que je peux.
Il est vrai que je passe mon temps à dormir en ce moment, je dors autant que je peux.
En même temps, j'ai aussi remarqué que certaines personnes ne changent jamais.
Cette saleté de voleur est revenu l'autre nuit, mais tant pis pour lui, il y avait une alarme.
Alors, le policier est arrivé en quatrième vitesse et lui a fait sentir qu'on le detestait ici.
N'empêche que j'ai quand même eu très peur, et du coup, je ne peux pas m'empêcher de sangloter en pensant à ce type. Je le hais. Voir son fantôme satisfierait une partie de moi qui veut se venger.
Mais je ne suis pas comme ca, j'attends un petit bébé maintenant. Cette petite vie qui pousse en moi, j'en prendrai soin de toutes mes forces.
Cependant, il y a des matins où je me sens toute raplapla, le moral dans les baskets. J'ai le moral à 0.
Je pousse des longs soupirs ou je sanglote bêtement. Saleté de voleur.
Tout ca se bouscule dans ma tête.
J'en arrive à me rappeler que nous n'avons pas eu de voyage de noces. J'aimerai bien voyager avec Orlando quand nous aurons un peu plus de temps et d'argent.
Je dois avoir un lien télépathique avec Orlando puisqu'il me propose quasimment la même chose le lendemain matin au petit-déjeuner.
"Je partirai bien en voyage, pas toi ?"
"Oh oui ! Mais rien que tous les deux."
"Faire un break loin du travail et puis...
"... et faire l'amour comme des bêtes sauvages ! ROAR!"
J'éclate de rire. Nous sommes tellement heureux !
Le lendemain matin, en sortant de la douche, les premières contractions se font sentir. C'est douloureux.J'ai mal, je hurle. J'appelle Orlando, qui arrive en courrant.
Ca doit être impressionnant parce qu'il fait des bonds !
Je ne sais pas si c'est la joie ou la peur ou la surprise. Peut-être les trois à la fois...
Mais quelques instants plus tard, je tiens dans mes bras la plus merveilleuse des créatures. Elle a mes yeux. Le petit bout de nez d'Orlando. C'est une fée. Je n'ai jamais rien vu de plus beau et de plus magique que ce tout petit bébé.
Nous l'avons appelé Lilly, comme le muguet. J'ai fait planter du muguet autour de la maison et dans le jardin.
Elle est magnifique. Orlando est tout aussi fou que moi de notre petite fille.
Je vais prendre un long congé maternité pour m'occuper d'elle et Orlando voudrait faire un break dans sa carrière pour être avec nous.
Je suis une femme et maman comblée.
A suivre : Chapitre V : Au fil de Lilly